La Galerie des Masques - Histoire d'un Masque
I - L'Odieux besoin.
*Il fait déjà nuit quand une mystérieuse mélodie raisonne dans le couloir. Longue, mélancolique. Il semblerait que ce soit de la flûte et pourtant vous voulez en être sûr(e), quelque chose vous pousse a parcourir le sombre corridor et à vous arrêter devant la seule porte en métal de la bâtisse. La porte est entre-ouverte et la flûte semble s'arrêter à l'instant où vous passez le seuil mais désormais vous ne pouvez plus vous arrêter. La pièce dans laquelle vous venez de pénétrer est sombre et angoissante et les frissons gagnent votre peau alors qu'un souffle tiède se dépose dans votre nuque. Il vous faut un moment avant de réaliser qu'une main glacée s'est posée sur votre épaule droite alors qu'un gloussement enfantin parvient à vos oreilles. *
Bienvenue, élu(e), nous sommes ravies de vous rencontrer. Prenez place ! Prenez place ! Nous vous attendions depuis si longtemps !
*Deux mains glacées puis deux autres très rigides vous attrapent par les épaules et vous guide tout droit vers un confortable fauteuil où on vous assied alors que la pièce où vous êtes est toujours plongée dans une obscurité la plus totale. Quelque chose se déplace à votre droite et soudain, plusieurs bougies s'allument en même temps, éclairant une chambre maculée de blanc dans laquelle vous occupez désormais le centre. Si vous baissez les yeux vers vos bras et vos jambes, ils seront fermement attachés alors que lentement les éléments dans la chambre vous semblent plus nets. A votre droite se trouvent un petit salon aux meubles blancs où se trouvent un service à thé très sagement disposé sur une petite table en verre alors qu'a votre gauche se trouve un grand lit à baldaquin blanc. Derrière vous se trouve la porte et face à vous se trouvent une silhouette étrange. Vêtue seulement d'une grande tunique blanche arrivant à ses genoux et d'un masque en satin cachant ses yeux, le spectre aux longs cheveux couleur neige vous observe en souriant.*
Enchantée, nous sommes l'Ombrelle, Gardiennes de ce Manoir. Nous sommes très heureuses d'avoir votre visite et nous espérons que c'est réciproque !
*L'étrange silhouette glousse, secouant ses petites épaules en faisant onduler la longue chevelure qui tombe à ses chevilles. Cette simple vision vous donne envie de fuir, pourtant les lanières de cuir vous retiennent à votre siège et alors que vous étiez à la contemplation de vos liens, l'illusion à disparue. Laissant place à la grande armoire au fond de la chambre qui lentement s'ouvre, libérant un flot de lumières vives et colorés qui vous force à plisser les yeux. Pourtant, quelque chose semble en sortir et la lumière intense vous force a cligner des yeux. Lorsque vous le rouvrez, la pièce est a nouveau sombre. Un frisson parcoure votre corps alors que quelque chose caresse votre nuque et que des gloussements d'enfants se font entendre dans votre dos.*
Mes amis seront très heureux d'en apprendre un peu plus sur vous mais peut-être voulez-vous en apprendre un peu plus sur eux d'abord ? Après tout ! Ils aiment tellement parler d'eux !
*Les lumières se rallument soudain et éclaire un mannequin de bois se tenant à moins d'un mètre en face de vous. Son costume sombre semble ajusté pour sa carrure fine alors que des crânes humains sont accrochés autour de sa taille et qu'une citrouille dans laquelle on a dessiné un horrible sourire lui sert de tête. L'angoisse alors vous saisit, (et cela même si vous n'êtes pas claustrophobe) car vous vous rendez soudainement compte qu'une multitudes de mannequins sans têtes entoure le siège sur lequel vous êtes confortablement assit. Tous dotés d'étranges costumes plus ou moins colorés ou plus ou moins effrayant, ils sont tous tournés dans votre direction et tendent leurs bras en bois vers votre visage et alors que vous cherchez un moyen de les repousser, la tête de l'homme-citrouille tombe à vos pieds alors que du sang chaud gicle sur votre visage. *
Ils ont tous étés vivants, un jour. Comme vous, comme nous. Ils ont aimés, désirés, détestés. Ils ont vécus leur vie très tranquillement avant qu'ils nous croisent... Oh non, ils ont tous des histoires différentes sur le comment du pourquoi ils sont morts et parfois nous y étions pour rien.
*La chambre se teinte soudainement de rouge et soudainement les mannequins tombent au sol, comme-ci on avait poussé un domino et entrainée la chute de tout les autres. Etrangement, le sang semble s'écouler de leurs plaies invisibles et rapidement vos pieds trempes dans le fluide chaud et le spectre revient devant vous, souriant largement. Jamais il ne vous aura paru si effrayant et votre cœur bat la chamade lorsqu'elle pose une main ensanglantée sur votre joue.*
Nous leur avons fait un don : Devenir notre ami pour l'éternité ! Nous en avions assez d'être seules tout le temps et nous avions aucun compagnons de jeu... Enfin. C'était avant. Désormais nous avons pleins d'amis pour jouer ! Veux-tu être notre ami(e) ? Nous avons appelés cela : "L'Odieux Besoin". Veux-tu être notre ami(e) ?
*Le spectre vient s'asseoir sur vos genoux, encerclant votre cou de ses bras glacés alors que son souffle chaud vient se déposer sur votre cou. Elle relève rapidement le nez, son masque froid caressant votre joue avant que des yeux couleur de feu vous fixe. Lentement, l'Ombrelle penche la tête sur un côté - le droit - vous souriant alors qu'elle caresse vos lèvres, prenant désormais une moue boudeuse. *
Allez.. Nous nous ennuyons. Viens jouer avec nous... S'il te plaiiiiiiiiiis !
*Elle vous supplie et au moment où vous ouvrez la bouche pour répondre, le spectre se penche vers votre oreille pour susurrer un petit "Veux-tu être notre ami(e)". Vous clignez des yeux malgré vous, persuadé(e) que ce n'est qu'un stupide cauchemar et lorsque vous les rouvrez, la pièce est redevenue sombre et vos liens sont détachés. Sans chercher à comprendre, vous vous relevez et c'est alors que l'espace autour de vous se met a apparaître et disparaître dans des flash blancs éclairant la chambre devenue à nouveau impeccable alors que vous êtes toujours à la porte entrain d'écouter une jeune femme jouer de la flûte, assise dans un fauteuil au centre de la pièce, vous tournant le dos. Tout n'était qu'une illusion et c'est la seule conviction que vous avez jusqu'au moment ou vous tournez le dos à la fameuse jeune femme et qu'un flash rouge révèle, un bref instant, la présence des mannequins de bois qui vous encerclent.*
Veux-tu être notre ami(e) ? Veux-tu être notre ami(e) ? Veux-tu être notre ami(e) ? Veux-tu être notre ami(e) ? Veux-tu être notre ami(e) ? Veux-tu êtr-Veux-tu être notre ami(e) ?
*Les voix se succèdent, féminines comme masculines, toutes très enjouées et elles proviennent des mannequins alors qu'ils prononcent tous la même phrase en boucle. Soudain, plusieurs mains vous repoussent en dehors de la chambre et la porte claque derrière vous alors que les voix se taisent, le silence se faisant lourd et effrayant. Jamais, vous ne pourrez oublier cette expérience.*