Les Manigances du Mécène

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    Rire & Massacre - Histoire d'un Masque.

    L'Ombrelle
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    Rire & Massacre - Histoire d'un Masque. Empty Rire & Massacre - Histoire d'un Masque.

    Message par L'Ombrelle Lun 29 Aoû - 17:29

    I - La Naissance de la Haine.






    Le 26 ème jour du deuxième mois de l'an 20.


    "Amanda ! La gamine pleure encore ! hurla Ernest depuis le salon.

    La blonde inspira profondément, laissant son éponge retomber dans la bassine d'eau savonneuse et attrapant un torchon afin d'essuyer ses mains pâles. Comme si il n'était pas encore habitué, son regard s'arrêta sur l'alliance en or qui trônait à sa main gauche. L'anneau était d'une grande simplicité mais vu les revenus de son époux, Amanda fut surprise qu'il trouve l'argent pour lui payer ce simple bijoux. C'était la seule richesse qu'elle possédait, un petit cercle doré qui tenait dans le creux de la main et pourtant jamais au grand jamais elle n'envisagerait un jour de le vendre. Qu'importe ce qu'on voulait lui donner en échange, c'était la seule chose prouvant encore que Ernest Harst avait un jour aimé sa femme.

    - Amanda ! insista l'homme en tapant du pied.

    Il n'était pas si loin le temps où il lui glissait encore quelques "Je t'aime" à l'oreille et qu'il avait cette lumière dans les yeux qu'ont tout les hommes quand ils voient la femme de leur vie. Non, il n'avait pas longtemps que Ernest ne semblait plus aimer Amanda.

    - Oui, j'arrive... répondit-elle sans grande conviction.

    Elle jeta un coup d'œil dans le petit miroir de la cuisine, observant son pâle reflet. Cette perte d'intérêt serait-elle dû au fait qu'elle ait prit du poids après la grossesse ? Ou bien était-ce la faute à ces deux grands yeux aux iris presque rouges qui lui dévoraient la moitié du visage en lui donnant l'air plus jeune. Enfin, elle n'était pas vieille, loin de là. Elle était dans son vingtième hiver et il lui semblait que déjà sa jeunesse c'était envolée deux ans auparavant quand elle était tombée enceinte et que ses chers parents avaient forcés les deux amants a s'épouser. Le mariage avait été très sobre et fait selon les moyens des deux familles - moyens si faibles qu'Amanda dû se résigner a porter une simple tunique longue blanche plutôt que la robe somptueuse de ses rêves.

    - Enfin, Amanda ! Tu peux pas te dépêcher un peu, putain?! Il faut que je te le dise en quelle langue, par la lumière ?!  

    Cette fois, la blonde se mit en route vers le salon, les joues rouges de hontes. Son époux se tenait dans l'unique fauteuil de la maisonnée, lisant son journal comme il le faisait toujours. Il ne fallut pas longtemps à Amanda pour deviner la raison de son énervement puisque, comme toujours, c'était la faute de l'adorable petit être qui venait de se réveiller dans son lit à barreau. Cette toute petite chose pleurait, cherchant le réconfort familier des bras de ses parents - ce que lui offrit sa mère en la glissant dans ses bras.  Pourtant cela ne sembla pas vraiment suffire puisque les hurlements de l'enfant raisonnèrent en réponse à cette démonstration d'amour insuffisante aux yeux de la petite fille. Sa mère soupira longuement, venant bercer le corps dans ses bras en observant son époux qui été résigné à ne pas bouger de son fauteuil ni même lui prêter main forte. Quel ingrat.

    - Ernest... Elle ne se calme pas, supplia sa femme après plusieurs tentatives et autant d'échecs.

    Ce dernier releva ses yeux noirs vers elle, l'observant de la tête aux pieds comme il avait toujours eu l'habitude de le faire. Amanda baissa les yeux, honteuse. Voilà pourquoi il ne l'aimait plus : Elle était si faible ! Si incapable !

    - Et si tu lui jouais du piano, Amanda? proposa-t-il, ses yeux continuant de la foudroyer comme-ci elle était une simple servante s'adressant au Roi tout puissant.

    L'image fit grogner la blonde qui prit tout son courage pour envoyer à l'être méprisant en face d'elle un regard tout aussi mauvais avant qu'elle s'avance vers lui, tendant l'enfant. Ernest fut d'abord surprit puis prit la petite dans ses bras, essayant à son tour de la réconforter en vain.

    - Joue lui du piano, chérie, murmura-t-il doucement pour ne pas plus contrarier sa fille.

    Amanda acquiesça, traversant le petit salon pour venir s'arrêter devant un grand drap poussiéreux sous lequel se trouvait le dit piano. Ce dernier était le seul meuble un peu "noble" de la bâtisse ce qui expliquait pourquoi il était si bien protégé. C'était un demi-queue au bois laqué noir. Ses touches étaient en ivoire et les pédales en argent étaient lourdes et faisaient de l'instrument un objet presque précieux aux yeux de simples roturiers comme les Harst. Peu de gens pouvaient s'offrir un piano surtout par ses temps durs où la guerre civils menaçait et que la crise financière était devenue une amie quotidienne des pauvres habitants du Bourg. La blonde tira le drap, le déposant près de l'instrument avant de tirer le petit tabouret de dessous le piano. C'est lorsqu'elle passa ses longs doigts sur les touches qu'elle s'aperçue qu'elle tremblait. Ernest lui avait acheté ce piano il y a de cela maintenant un an, persuadé que ça lui ferait plaisir. Il avait prit le plus cher, dépensant une somme faramineuse dont ils ne pouvaient pas se passer. Bien qu'elle fût d'abord très touchée par le geste, il restait un petit soucis : Elle ne savait pas du tout en jouer. Elle en avait fait un peu quand elle était petite chez une amie à sa mère mais le peu qu'elle avait apprit, elle l'avait oublié et Ernest semblait certain que sa femme se débrouillerait très bien toute seule. En effet, elle a reprit ses bases et se débrouillait mais elle s'installait devant le piano en traînant des pieds et les remarques de son mari concernant la somme qu'il avait dépenser pour elle lui donnait encore moins l'envie d'en jouer.

    - Que veux-tu entendre? demanda-t-elle doucement, comme-ci elle craignait qu'il le prenne mal ou qu'il parle encore du prix du piano.

    Etrangement, il ne fit aucune remarque, trop occupé a embrasser le front de l'enfant qui déjà se calmait. Il releva les yeux vers elle, l'observant avant de lui adresser un sourire affable.

    - Joue la musique de la pluie, s'il te plais. C'est la seule que tu sais jouer correctement.

    Amanda fronça légèrement les sourcils, ne trouvant rien à dire alors qu'elle pivota sur le tabouret, tournant le dos au brun qui parlait à l'enfant d'une voix douce. Pourquoi n'était-il pas aussi tendre avec elle? La blonde inspira, repoussant sa longue chevelure d'un geste las avant de poser son pied fin sur le pédalier, se mettant doucement à jouer. L'air était calme, doux, montant en crescendo avant de redescendre comme après la fin d'une averse. C'était un rythme entêtant, qui restait toute la journée dans la tête et sur lequel on ne pouvait s'empêcher de chantonner. Elle s'appliquait à le jouer, composant ses accords sans faire la moindre fausse note. Pourtant, quand elle eut fini, son époux qui avait recoucher l'enfant vint derrière elle et la poussa a recommencer une fois, deux fois... Au bout de la cinquième fois, Amanda s'aperçu qu'elle pleurait alors que la main d'Ernest, posée sur son épaule, exerçait une pression plutôt forte qui l'obligea a reprendre une sixième fois la mélodie. Les yeux rivés sur sa partition, la blonde obéît docilement quand soudain la main pâle du brun vint prendre la partition et la déchirer. La pianiste écarquilla les yeux, perdant ses moyens alors qu'elle s'arrêta de jouer.

    - Qui t'a dis d'arrêter, Amanda? demanda-t-il avec un large sourire mauvais.

    La blonde ouvrit la bouche pour répliquer puis se tut, incapable d'hausser le ton alors qu'elle baissa les yeux sur le clavier venant reprendre doucement où elle s'était arrêtée. Ses mains tremblaient tellement que la mélodie perdu en rythme et en beauté, devenant une répétition de fautes et d'hésitations ponctuées.

    - J'ai demander : Qui t'a dis d'arrêter ?

    La voix d'Ernest se fit désormais menaçante, la main sur l'épaule de sa femme se déplaçant jusqu'à la nuque de cette dernière qu'il serra légèrement. Elle glapit, évitant son regard alors que bientôt il lui fit quitter le tabouret sur lequel elle était assise, la forçant à poser la joue contre le bois du piano, penchée en avant alors qu'il se tenait derrière elle. Le fait qu'elle pleurait, qu'elle avait peur de lui permis à Ernest de mesurer ses coups alors qu'il abattait son genou et ses poings dans le ventre de sa femme en lui demandant :

    - Pourquoi te faire plaisir puisque tu es incapable d'être reconnaissante ? Hein? Pourquoi j'aurais a nouveau envie de te faire plaisir si c'est pour que tu pleure à chaque fois ? Réponds-moi, Amanda. grogna-t-il à son oreille alors qu'il lui donnait un nouveau coup qui l'a fit s'avachir contre l'instrument, ses jambes étant incapable de maintenir son poids.
    Sa femme ne put lui répondre, terrifiée alors qu'elle suppliait à voix basse que la lumière lui vienne en aide, comme lui avait apprit à le faire sa mère.

    - Réponds ! hurla Ernest alors que pour accompagné ses mots il tira les cheveux de sa femme en arrière pour la forcer à se tordre pour le regarder, lui souriant largement. Tu ne veux pas me répondre, chérie ? demanda-t-il en lui arrachant un cri quand il tira un peu plus sur ses cheveux. Très bien, très bien. Ce n'est pas grave.

    Soudain, il vint frapper la tête d'Amanda contre le piano, l'assommant à demi avant de la laisser là. Son ventre et son visage lui faisaient atrocement mal alors que le sang commença a couler de son nez, caressant ses lèvres. Elle resta avachit contre le piano un long moment avant que la silhouette d'Ernest réapparaisse à ses côtés, leur fille dans les bras alors que cette dernière c'était remise a pleurer, réveillée par les bruits de lutte.

    - Fais taire cet enfant, Amanda. Et que je ne te vois pas avant que tu te sois arrangée un peu. Regarde-toi, tu te crois digne de moi? dit-il sur un ton méprisant, lui collant la gamine dans les bras.

    La blonde tituba, l'enfant collée contre son buste alors qu'elle se fraya un passage jusqu'à la cuisine où elle se laissa glisser le long du mur, face à son petit miroir. Elle observa son visage pâle prendre des teintes rouges alors que le sang dévalait toujours de son nez, goutant à son menton. Ses larmes avaient fixées sur ses joues quelques cheveux blonds très clairs et ses yeux étaient devenus rouges. Ses traits marqués, son corps voûté sur celui de l'enfant qui pleurait dans ses bras. Lentement, Amanda détourna les yeux du miroir pour observer la cuisine, sa bassine pleine d'eau savonneuse qui l'attendait, la poussière accumulée qui attendait qu'on la nettoie, le four vide qui attendait de chauffer un bon plat. Oui, tout le monde attendait beaucoup d'Amanda Harst et elle avait le sentiment que toute sa vie serait ainsi. Elle était une domestique aux yeux de son mari, une pauvre misérable indigne de lui, une chose qui ne méritait rien.

    - Cesse de pleurer mon ange, murmura-t-elle à l'enfant qui l'observait de ses grands yeux bleus. La lumière veille sur nous, je te le promet. Elle veille sur nous et elle nous sauvera parce que ton père est un homme bon et que si il l'a mit sur notre chemin c'est forcément parce que c'est bien pour nous, d'accord?

    L'enfant cligna des yeux, tirant une mèche de cheveux à sa mère. Bien sûr la petite n'avait pas compris un traître mot de ce que venait de dire Amanda et cette dernière ne croyait pas en un seul mot de ce qu'elle lui disait.

    - Si la lumière est bonne, elle nous sauvera, murmura-t-elle en embrassant le front de sa fille."
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    Message par L'Ombrelle Mar 30 Aoû - 23:20


    Le 18ème jour du troisième mois de l'an 20.


    Le marché du Bourg de la Haute-Lame avait toujours été réputé pour ses produits de qualité et ses commerçants honnêtes mais depuis quelques temps, les étales des marchands étaient vides et le peu de produits qu'on pouvait trouver se trouvaient êtres hors de prix pour des roturiers comme Ernest et Amanda. Comme tout les mardi matin, la blonde arpentait les ruelles du marché, observant les produits et surtout leur prix ! Ces derniers temps, elle rentrait souvent bredouille pourtant certains commerçants acceptaient de baisser leurs prix ou de faire du troc mais Amanda n'avait rien a échanger; La ferme miniature d'Ernest nourrissait à peine la maisonnée et le petit poulailler avait subit une attaque de renard et ne comptait plus que deux poules sur les quatre.

    - Combien pour ce jambon? demanda la jeune femme au boucher en montrant la plus petite pièce de viande suspendue au dessus du comptoir.

    Le boucher lui sourit largement, ravi d'avoir une cliente alors qu'il releva sa grande carcasse en lissant son tablier. Ses traits marqués et ses grandes cernes témoignaient - comme pour tout les autres habitants - que les temps étaient durs pour lui aussi. Il leva le nez vers le fameux jambon, venant de sa main ganté le tourner afin qu'Amanda puisse voir la petite étiquette rouge où était inscrit le prix. Cette dernière battit des cils, écarquillant les yeux alors que le prix se révélait être totalement au dessus de ce qu'elle pensait.

    - Et... Et si je prenais juste trois tranches...?

    L'homme tiqua, décrochant le jambon pour le déposer sur sa planche a découper. Il sortit ses couteaux en les aiguisant rapidement en les frottant l'un contre l'autre. Amanda sursauta en voyant le grand sourire du boucher alors qu'il maniait ses lames avec habilité. Il avait dû faire cela toute sa vie et la blonde était certaine que, si elle essayait, elle serait la première à se couper.

    - Alors ce sera 5 cuivres par tranche, Amanda, répondit-il en déposant ses longs couteaux près de sa planche, observant la blonde qui sembla compter.

    Elle acquiesça finalement, venant prendre dans son panier sa toute petite bourse. Elle prit quinze cuivres qu'elle déposa à contrecœur sur les planches de l'étale. Le boucher n'attendit pas plus longtemps et vint avec précision découper trois tranches fines. Seulement, il ne s'arrêta pas à trois, en ajoutant quatre autres avant de glisser le tout dans un fin emballage et de le tendre à Amanda. Cette dernière ne sut quoi dire et emporta son bien avant que le marchand ne change d'avis. Il était rare que le Boucher face des concessions et aille jusqu'à donner de la viande à ses clients mais il devait avoir besoin d'argent et il ne pouvait se permettre de laisser sa viande dépérir si personne ne l'achetait.
    Amanda allait quitter la place du marché quand la voix d'une prêtresse l'interpella :

    - La lumière nous sauvera tous ! Nous sommes ses enfants, elle viendra nous sauver !

    Bien que le discours de la religieuse soit très répétitif et peu élaboré, la blonde ne put s'empêcher de l'écouter et de boire ses paroles réconfortantes et bourrés d'espoir. Les parents d'Amanda l'avait éduqué dans les vertus de la lumière et c'est tout naturellement qu'elle s'était mise à y croire. Elle allait prier régulièrement à la petite chapelle du Bourg et déposait même parfois quelques offrandes sous forme de compositions végétales sur les tombes des prêtres fondateurs de la chapelle. L'altruisme était l'une des valeurs fondamentales que lui avaient apprises sa mère quand elle était enfant. Cette notion de partage et d'écoute lui avait même été très utile, notamment chez elle avec Ernest mais aussi avec ses amis et les autres habitants du Bourg. A l'heure actuelle, Amanda Harst était sûrement la plus pieuse de tout son village.

    - Les enfants de la lumière ne doivent pas perdre espoir ! scanda la femme en levant les bras aux ciels alors que les quelques spectateurs qu'elle avait attiré suivait ses petites mains aux longs doigts des yeux.

    Au bout d'un moment, la blonde se recula légèrement de la place où se tenait la prêtresse et d'autres la suivirent. Les marchands quittèrent à leur tour la place du marché et le Bourg redevint aussi silencieux qu'avant. La jeune femme soupira, avançant sur les pavés gris des ruelles, elle décrocha rapidement vers un petit sentier de terre qui menait sur la banlieue campagnarde du village. Quand elle atteignit un nouveau carrefour, elle marqua un moment d'hésitation en contemplant son maigre panier. Ernest se trouvait être imbuvable depuis quelques temps et la nouvelle du manque d'argent ne serait pas une chose qui pourrait le rendre plus aimant. Loin de là. C'est plus lentement qu'elle arpenta alors le chemin de chez-elle et d'avantage encore qu'elle entra dans petite bâtisse.

    - Amanda? C'est toi? demanda la voix du maître de maison depuis le salon.

    La blonde déposa sur le porte manteaux sa grande étole avant de passer du côté séjour où le brun l'attendait. Il était à son petit bureau, triant toutes sortes de papiers dont sa femme ne souhaitait pas du tout se mêler. C'était ses affaires à lui !  Il releva le menton, forçant un sourire avant de replonger le nez dans les dossiers.

    - Que ramène-tu donc?

    Il trempa lentement sa plume dans l'encrier avant de se pencher un peu plus en avant sur ses feuilles, venant tracer avec précision une signature à l'encre noir en bas d'un document.

    - Et bien.. Seulement sept tranches de jambon. C'est moins que la semaine dernière, je sais... Mais le boucher ne m'a fait payé que trois tranches et je ne pense pas qu'il recommence son geste, répondit Amanda, soucieuse.

    Le brun tiqua, relevant à nouveau le menton pour observer le contenu du panier que tenait sa femme. A la fin de son inspection, il tiqua une nouvelle fois puis soupira.

    - Bon... Je suppose qu'on n'a plus vraiment le choix, il faut tuer le porc.

    Amanda fut surprise, ouvrant grands les yeux alors que son mari l'observait. Chaque années, Ernest partait au marché aux bêtes et achetait un porcelet qu'ils laissaient grossir toute l'année avant de l'abattre à l'entrée de l'Hiver afin d'avoir assez de viande pour le restant de l'année. Bien que cette coutume dégoûtait particulièrement la blonde, elle ne pouvait se résoudre à ne pas le faire sous peine de condamné son foyer à une crise faim terrible. Pourtant, il était encore très tôt pour abattre le porcelet que Ernest venait tout juste d'acheter et la viande du dernier manquait déjà aux cuisines.

    - Nous irons voir les Isaac avec la viande et nous échangerons avec eux quelques pomme-de-terres et autres condiments, d'accord ? ajouta-t-il alors que la mine de sa femme se figeait comme elle se figeait toujours quand il s'agissait d'abattage.

    Le brun sourit largement, semblant avoir une idée. Il dévisagea sa compagne longuement jusqu'à ce qu'elle acquiesce docilement. Il avait trouvé un nouveau moyen de faire naître la peur dans ses prunelles ambrées qui le regardait d'une telle manière ! Elle semblait toujours vouloir lui porter affront.

    - Tu vas le tuer, cette fois.

    Comme ce qu'il attendait, la blonde refusa vivement et il insista de tel sorte qu'elle se retrouva rapidement sous la pluie battante, la hache à la main et la tête du porcelet déposé sur la souche.
    Cela faisait presque deux heures qu'elle était figée devant l'animal qui se débattait en poussant d'horribles hurlements, ne pouvant se résoudre à l'abattre d'elle-même. Son mari l'observait depuis la fenêtre de la bâtisse et le poids de son regard semblait la pétrifier d'avantage.

    - Je ne peux pas faire ça, Ernest ! hurla-t-elle sous la pluie alors qu'elle s'était mise à pleurer.

    Ses bras commençaient à lui faire mal et la pluie gelée allait la rendre malade mais elle ne pouvait pas tuer le pauvre porcelet dont la terreur découvrait le blanc de ses yeux. Au bout d'un certain temps, le corps d'Ernest se glissa derrière sa femme et il vint soutenir le bras qui tenait la hache, empêchant la blonde d'abandonner sa mission. Amanda n'eut pas besoin de regarder le visage de son mari pour savoir qu'il se délectait de sa peur et qu'il la forcerait a tuer l'animal.

    - Tu vas le faire, gronda-t-il en venant de sa main libre bloquer les mouvements du porc.

    La jeune femme n'eut le temps de glapir qu'un petit "Non.." avant que la hache s'abatte de force sur le cou du porcelet, projetant une giclée de sang mais pour autant ne tua pas l'animal. Amanda se débattit dans les bras d'Ernest et ce dernier la bloqua d'avantage alors qu'il l'obligea a porter un autre coup puis encore un autre jusqu'à ce que la tête se détache correctement du corps. Ensuite, il la lâcha alors qu'elle était couverte de sang et terrifiée, ses larmes se mêlant à la pluie.

    - Tu es ... Tu es un monstre, Ernest. murmura-t-elle en gardant le menton bas, incapable de le relever vers son mari qui ricanait, essuyant sa propre tenue.

    - Moi? Un monstre? Mais enfin Amanda, c'est de ta faute si il n'est pas mort du premier coup. L'hésitation c'est très mauvais quand on tue. Maintenant va le préparer en cuisine et dépêche-toi, tu m'as fais perdre un temps précieux, répondit-il en s'engouffrant dans la bâtisse.

    Trois heures après, la silhouette de la blonde entra à son tour dans la maisonnée. Elle était pleine de sang, si bien que ses longs cheveux prirent une teinte rosée et qu'elle empestait. Pourtant, elle ne pensait plus à ce qu'elle avait fait. - Elle pensait à ce qu'elle rêvait de faire. C'est à dire, tuer le monstre dans sa maison.
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    Message par L'Ombrelle Sam 3 Sep - 21:18

    Le 21 ème jour du troisième mois de l'an 20

    "Ernest ! Je t'en supplie, ouvre cette porte ! Par la lumière ! Ouvre !

    La nuit était glaciale et déjà bien avancée quand la pluie décida de tomber sur le Bourg de la Haute-Lame, frigorifiant la silhouette blonde qui frappait furieusement à la porte de sa bâtisse. Cela faisait maintenant plus de deux heures qu'elle attendait que son divin mari daigne lui ouvrir mais celui-ci avait plongé - comme par hasard - dans un sommeil prématuré et n'entendait pas les appels désespéré de son épouse. Soudain, une main inconnue se posa sur sa joue pour capturer l'une des nombreuses larmes qui perlaient sur ses joues. Amanda hoqueta, relevant les yeux sur un homme au déguisement étrange. En effet, ce dernier portait des bandages blancs sur la totalité de son corps en dessous d'habits sombres et chauds alors qu'un haut-de-forme reposait sur son crâne. Il la scrutait comme-ci elle était la pièce de viande dont raffolait un gros félin - et le gros félin c'était l'homme face à elle ! L'image la terrifiait presque autant que les yeux du spectre qui la fixait. Rapidement, la blonde se tourna vers la porte de chez-elle, essayant comme possible d'ouvrir sa porte, terrifiée à l'idée de rester près de l'inconnu. Pourtant, la porte ne bougea pas plus qu'avant et tout le désespoir du monde tomba soudain sur ses épaules.

    - Qui... Qui êtes-vous ? Ne me faites pas de mal... Je vous en prie, balbutia-t-elle en se tournant vers l'inconnu.

    Elle savait très bien que si cet étrange homme avait décidé de la tuer, elle ne pourrait absolument rien contre lui. Il semblait que son cerveau et son corps s'étaient mis en accord pour ne cesser de crier "Fuis ! " . L'homme chapeauté inclina la tête sur le côté puis finis par secouer cette dernière en faisant tourner entre ses doigts gantés sa pistole avant qu'il n'abatte la crosse de son arme sur le crâne blond d'Amanda. Celle-ci s'effondra dans ses bras, incapable de se défendre. Les bras de l'inconnu vinrent alors la porter puis le monde devint noir et elle s'évanouie.
    Lorsqu'elle se réveilla, plus tard, Amanda découvrit que l'inconnu l'avait amené à l'abri des regards. - Sûrement pour la tuer tranquillement ! Lentement, elle prit conscience de la situation : Elle se trouvait dans une petite masure lugubre où l'absence de décoration et l'omniprésence des toiles d'araignées et de la poussière donnait, à la pièce où ils étaient, une atmosphère digne d'un roman d'épouvante. La jeune femme tenta de se redresser mais des liens aux poignets et aux chevilles l'empêchèrent de prendre totalement possession de son corps, c'est alors qu'elle vit l'ombre assise à son chevet. L'homme de tout à l'heure était là, l'observant alors qu'il avait retiré son costume, gardant son haut-de-forme. La peur monta en flèche et le cœur de la blonde rugit dans sa poitrine.

    - Qui êtes vous?! parvint-elle à hurler sans que sa voix ne tremble trop, ce dont elle se félicita mentalement.

    L'homme sembla presque sourire. Il s'avança sur sa chaise, se penchant sur elle pour venir tapoter de manière taquine les lèvres de la jeune femme. Cette dernière secoua la tête en fronçant les sourcils, appréciant visiblement peu le traitement que lui offrait son kidnappeur.

    - Je n'ai pas encore de nom ou de titre, et toi? Qui es tu? demanda-t-il finalement.

    - Je.. Je.. Amanda... S'il vous plaît, ne me faites pas de mal ! Je ne vous connais pas... Je vous donnerais tout ce que j'ai !

    La blonde se remit à pleurer, consciente que ses paroles seront vaines et qu'elle n'échapperait pas à son sort. L'inconnu se mit à rire, la jaugeant du regard comme-ci il la méprisait alors qu'il se rassit sur sa chaise, les coudes sur la table, l'observant.

    - Et qu'as tu? Tu étais enfermée dehors, tu pleurniches... Pourquoi?

    La jeune femme tira un peu sur ses liens, sa panique réveillant alors son cerveau qui hurlait à nouveau "Fuis !" en ajoutant parfois des grands panneaux lumineux comme-ci ça ne suffisait pas. Pourtant, le meurtrier ne passait pas à l'action, il voulait visiblement parler. C'était lui le meurtrier errant dont tout le monde parlait? Amanda avait entendu des rumeurs le concernant mais elle avait toujours cru que c'était infondé ! Et pourtant, il était devant elle entrain de lui demander pourquoi elle pleurait devant chez-elle ? C'était insensé.

    - Je... Non... Il est gentil... Je vous jure... Il m'aime... dit-elle sans grande conviction.

    Si Ernest l'aimait encore ? C'était la chose dont elle doutait le plus mais peut-être que le tueur la relâcherait si il croyait qu'un homme viendrait peut-être la sauver. Cependant, la réalité était tout autre et Amanda céda à la panique lorsqu'elle réalisa que personne ne viendrait la sauver - même pas Ernest.

    - Vous voulez me violer ?! C'est ça?! hurla-t-elle en cherchant à se débattre contre la table.

    L'homme gronda si fort qu'elle s'arrêta de bouger, terrifiée alors qu'il fronçait les sourcils en prenant son haut-de-forme à la main avant de lui balancer au visage. Le chapeau vint cacher ses yeux pendant quelques secondes et le cœur de la blonde rugit de terreur dans sa cage thoracique.

    - Mais... Non ! Tu as peur? demanda-t-il alors qu'il s'approchait doucement de l'endroit où elle était.

    Le pas s'arrêtèrent près d'elle et elle sentit le souffle chaud de l'homme sur son bras gauche. La jeune femme s'agita et a force de se débattre, le chapeau tomba au sol et dégagea la vue d'Amanda alors qu'elle s'était arrêter de pleurer, le fixant avec effroi. Elle songea à ce qu'elle allait lui dire puis opta pour la vérité. Après tout, cela la sauverait peut-être d'être honnête ?

    - Oui... Oui... J'ai tellement peur... Que la lumière me sauve, murmura-t-elle doucement, priant intérieurement cette fameuse lumière.

    - Si la lumière aidait qui que ce soit, je ne t'aurais pas trouvé enfermée dehors... répliqua-t-il en faisant les gros yeux.

    Amanda se renfrogna un peu, elle croyait à la sainte lumière depuis qu'elle était enfant mais il avait marqué un point et le doute commença légèrement à s'installer en elle alors qu'il agitait la main droite après avoir dressé le majeur et l'index en regardant devant lui, finissant par souffler et hausser les épaules comme-ci cela lui importait peu, finalement. Il prit une poire qu'il porta à sa bouche, croquant.

    - Hmmm.. Tu aime les poires ? demanda-t-il en mâchouillant son fruit.

    Le fruit juteux dessina des perles sucrée le long du menton du brun. La blonde déglutit, observant alors le visage du brun délesté de son curieux accoutrement. Il l'observait avec ses yeux de fauve qui lui glaçait le sang. Il était effrayant, vraiment, et c'est pour cela qu'elle n'arriva qu'a dire :

    - Je... Je...

    Elle essaya de tendre la main vers le fruit mais elle ne parvint qu'a secouer les sangles alors que lentement son esprit dériva, ne laissant en elle que la froideur terne et morbide du désespoir. La blonde arrêta de se battre, sa foi en la lumière brillant comme la flamme d'une chandelle qu'on tentait d'étouffer. Elle attendait sagement que son tour vienne, qu'il la tue enfin. L'homme leva les yeux au ciel, puis regarda le côté non croqué de sa poire, le grattant avec son index pour y dessiner un sourire, le positionnant devant sa bouche ensuite comme-ci il s'agissait de son sourire à lui.

    - Tu sais que chacun de tes mots sont... Capables de te sauver ? Etonne moi ? Tu aimes les poires? interrogea-t-il derrière son étrange sourire fruité.

    Amanda fronça les sourcils, pensant de toutes ses forces à l'étrange chaleur qui fourmillait dans sa gorge, dans ses poings. Les mots pouvaient-ils vraiment la sauver ? Elle en doutait très franchement mais elle n'avait pas d'autre choix d'essayer alors, elle concentra toute la haine dont elle disposait et la redirigea vers son agresseur dans un rugissement :

    - Je veux vous tuer ! hurla-t-elle en secouant brutalement la table sur laquelle elle était, claquant des dents vers le fruit et le visage qui se trouvait derrière, furieuse.

    Il rit, la blonde semblait prise dans un ascenseur émotionnelle et son agresseur prenait grand plaisir a appuyer sur tout les boutons. Elle passait de rage à désespoir en deux secondes mais lui aussi ne semblait pas très calme puisqu'il arqua un sourcil avant d'éclater brutalement sa poire sur la table, le fruit explosant contre le bois, giclant au visage de la jeune femme.

    - Et moi j'aimerais savoir si tu aimes les poires ! rugit-il à son tour en se penchant au dessus du visage surprit de sa victime.

    Cette dernière se renfrogna, marmonnant un petit "Oui' alors que la peur inondait son corps de tremblement nerveux comme une grande rivière qui éteignait, sur son passage, la colère et l'espoir qui tentait de survivre. L'homme responsable de cette peur se redressa vivement, ses cheveux noirs fouettant l'air et sa propre peau alors qu'il se remit a crier :

    - J'essaye d'être un bon hôte ! J'essaye de te proposer une bonne ambiance et... Je mange une poire alors que j'aime pas ça ! J'aime pas ça !

    Il se tut, se calmant avant d'adresser à l'apeurée un sourire serein alors qu'il ajouta d'un ton plus posé :

    - Ca va toi?

    Décontenancée, Amanda ne put que fixer son agresseur de la façon aussi froide qu'elle pouvait alors que dans un geste de dégoût, elle lui cracha au visage, espérant faire reculer l'odieux spectre et son horrible sourire.

    - Lâchez-moi. Mon mari va vous tuer, dit-elle avec toute la hargne qu'elle pouvait. C'est vous, "Le Monstre" ?

    - Le Monstre ? demanda-t-il alors qu'il ne cilla pas en se prenant le crachat. Le monstre... Tu me menaces et je suis un monstre ? Mais... C'est ton mari qui t'enferme dehors ?

    - Laissez le tranquille ! grogna-t-elle alors qu'elle crachat une nouvelle fois.

    La blonde se gratifia mentalement lorsqu'elle vit le crachat dégouliner sur la joue du brun qui commençait à gronder, furieux. Elle sentait bouillir en elle quelque chose de nouveau comme une certaine satisfaction à provoquer cette colère. Comme un espoir dans le noir, une infime partie au fond d'elle murmura qu'il y avait encore peut-être une chance qu'elle s'en sorte.

    - Ca fait deux... Et on dit jamais deux sans trois, tu sais?

    L'homme clignât des yeux en présentant son visage immaculé de salive à sa victime. Dégoûtée, Amanda recula la tête comme possible mais la table arrêta son geste prématurément et elle fut confronter au regard fou du brun.

    - Allez... Jamais... Deux sans trois ? ajouta-t-il en articulant lentement, la scrutant.

    Une goûte dégoulina le long de la joue du brun et vint s'écraser sur la gorge de la blonde, provoquant sa soudaine colère alors qu'elle rugit, ébranlant les attaches de la table en se projetant en avant pour venir cracher une troisième fois au visage de l'homme, hurlant :

    - Lâche moi espèce de pourriture ! Ton âme est souillée !

    La "pourriture" crispa la mâchoire alors que soudainement tout son corps fut prit d'étranges tremblements. Il se redressa, la salive maculant les traits fins de son visage.

    - ... Tu en as du culot ! rugit-il à son tour. Tu... C'est incohérent ce que tu fais là !

    Il s'approcha à nouveau vers la jeune femme mais ne se pencha pas vers elle, non. Il vint la frapper si fort au visage qu'elle hoqueta de terreur et ne put plus parler, la joue gauche engourdie. Elle battit des cils alors que les étoiles dansaient devant ses yeux, images flous se succédant, paroles incohérentes échappant de ses lèvres. Ils parlèrent longtemps, très longtemps et petit à petit l'espoir qu'avait Amanda s'éteignit pour devenir un pâle souvenir. Son agresseur se montra particulièrement instable, tantôt calme, tantôt colérique mais il ne lui porta aucun autres coups et se montra plutôt coopératif en lui déliant les poignets. Elle était persuadée qu'elle allait mourir, c'était une chose évidente. Quel criminel enlèverait sa victime pour la relâcher ensuite? C'était impensable. Alors, la blonde acceptait son sort et discutait avec le lion qui menaçait de la tuer. Comme-ci de rien n'était.

    - Pourquoi ne pas le tuer plutôt que de vouloir mourir ? demanda-t-il au bout d'un certain moment. Gagnes... Ta place, non?

    Le brun tapota les deux joues de la jeune femme, pas trop fort mais assez pour que ça claque et la réveille. Elle sursauta presque, hoquetant alors qu'elle l'observait, sortant à demi de sa léthargie. Tuer Ernest ? Elle n'y avait jamais songé, du moins, elle y avait pensé qu'une seule fois et c'était sous le coup de la colère, des paroles en l'air qu'elle n'avait jamais eu l'intention de mettre en application.

    - Je ne tuerais jamais personnes. C'est contre mes principes, répondit-elle calmement.

    Jack - car il avait avoué s'appeler ainsi pendant leur conversation - l'observa avec attention alors qu'elle secouait vivement la tête.

    - Et ils viennent d'où ces..."Principes"?

    - De mes parents... De la lumière.

    La blonde sourit doucement en pensant à la chaleur familière que lui évoquait cette fameuse lumière protectrice dans laquelle elle croyait tant.

    - Et la... Tu la vois où la lumière ? la questionna-t-il.

    Jack se tourna à demi vers le candélabre à six bras qui se trouvait près d'eux, c'était la seule source de lumière de la pièce. Amanda observa les longues chandelles puis fixa son agresseur, scrutant ses traits. Il y avait quelque chose en lui qui le rendait presque séduisant. Il avait cette folie, c'est vrai, mais au fond la jeune femme cru reconnaître une âme, un reste d'humanité qui avait poussé l'homme à ne pas la tuer encore. Il restait en lui tellement de lumière !

    - Au fond des ténèbres. En vous, dit-elle simplement en gardant les yeux rivés sur lui.

    Il sourit calmement, et lui adressa un regard presque doux comme-ci elle venait de dire quelque chose d'adorable - ou d'incroyablement niais.

    - Il y a une certaine lumière dans... Une lumière obscure dans la peur, une peur dont tu es gorgée, Amanda. Tu es plus gorgée de peur qu'une ruche d'abeille est gorgée de miel.

    La jeune femme battit des cils longuement, surprise mais elle ne put se résoudre à le contredire alors elle demanda doucement :

    - C'est un soucis, Jack?

    Il sourit plus largement encore, caressant quelques secondes les cheveux blonds de la femme en parlant d'une voix douce :

    - Un... Un soucis? Non, c'est une aubaine... Ton esprit est de ce fait beaucoup, beaucoup plus malléable.. Comme cette affreuse poire qui ne peut changer de forme. Elle restera une poire...

    - Et moi...? Que deviendrais-je...? demanda-t-elle doucement alors qu'il se pencha vers elle à nouveau.

    Quelque chose frappa son crâne avec force et le monde tourna à nouveau autour d'elle sans quelle réussisse à le stabilisé, elle s'agrippa à la table et en fut arracher alors qu'une voix d'homme murmura "Un chef d'œuvre" sans qu'elle parvienne à mettre un visage dessus.
    Quand elle se réveilla, elle était devant sa porte de maison, la joue contre la dalle en pierre. En réalité, ce fut le contact froid avec la pierre qui lui permis de savoir qu'elle était vivante. Pourtant, sa tête lui faisait atrocement mal et sa mémoire était brouillée. Elle se redressa lentement et une lettre tomba des pants de sa robe. Amanda haussa le sourcil avant de venir chercher le papier, sur le dessus été écrit d'une écriture soignée et appliquée : Pour ma chère Amanda. La blonde releva le nez vers le ciel bleue sans nuages, il devait être très tôt dans la matinée ce qui voulait dire qu'Ernest été sûrement réveillé. A cette idée, la jeune femme vint tenter d'ouvrir la porte et - miracle ! - elle s'ouvrit sans efforts.

    - Amanda c'est toi? demanda la voix du brun depuis le salon.

    Cette dernière ne répondit pas, entrant doucement dans la bâtisse. Elle était pleine de courbature et sa tête lui donnait l'impression qu'elle avait été frappée contre un mur pourtant ce n'était pas cela qui la préoccupait le plus. Non. Elle voulait connaître le contenu de sa lettre !

    - Ma pauvre chérie... Tu as dormi dehors...? Je suis tellement désolé ! J'ai le sommeil tellement lourd en ce moment ! Tu trouve pas ça incroyable que je dorme aussi bien alors que tu étais dehors? Il a pleut en plus ! Tu n'as pas eu trop froid? J'espère que tu n'es pas malade !

    La voix d'Ernest et son horrible monologue fit gronder sa femme dans la cuisine alors que lentement elle coiffa ses cheveux avec les doigts. Elle ne faisait déjà plus attention à ses paroles quand il apparut sur le seuil de la cuisine. Il portait, comme à son habitude sa chemise en lin et son pantalon gris. Son sourire affable affiché sur son visage, il s'approcha de sa femme, l'observant avec attention. Elle devina facilement le mépris qu'il avait pour elle mais contrairement à d'habitude elle ne s'en vexa pas. Elle venait de passer la nuit avec un tueur ! Aussi, elle décida de ne pas l'avertir de son escapade nocturne, une partie d'au fond d'elle savait qu'elle le révérait, c'était évident ! Sinon il ne lui aurait pas marqué l'adresse de chez-lui sur sa lettre et il ne l'aurait pas laissé en vie. Alors en attendant de le revoir, Amanda Harst supporta les critiques de son mari en souriant. Elle était vivante.

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